Nous partons vers 10h. Nous revenons à Aeropoli. Nous nous promenons un bon moment dans ce joli village. Après quelques courses, nous reprenons la route et entrons enfin dans le vrai Magne. La route côtière nous fait découvrir une région minérale. Le Magne(en grec Mani ou Μανι) est en fait une presqu’île rocheuse terminée au sud par le cap Matapan, point le plus méridionnal de la Grècecontinentale. La végétation est pauvre : peu d’arbres résistent au vent souvent violent sur cette pointe. Les maisons construites en pierres grises du pays ressemblent à des petits chateaux-forts, surtout celles flanquées d’une tour crenelée . Le spectacle est magnifique. Nous faisons une petite halte à Géroliménas, un joli petit port au pied d’une falaise imposante. Arrêt sur le parking au bord de la plage de galets. L’eau n’est pas très propre (peut-être de l’huile solaire ?), mais il fait très chaud et nous prenons un bon bain.
Bien rafraichis, nous continuons qques kilomètres et arrivons à Vathia. Ce village, perché à flan de montagne surplombant la mer, était en ruines il y a à peine 20 ans. Au fil des années, plusieurs passionnés le reconstruisent petit à petit.
Plus au sud, nous atteignons le village de Marmari. Plus hameau que village, il propose tout de même un restaurant qui surplombe une grande plage. Aucun endroit pour stationner, si ce n’est un tout petit espace dans l’un des virages.
Nous ne sommes pas séduits par ce coin. Aussi nous continuons jusqu’à Porto-Kagio, le hameau le plus méridionnal du Magneet de la Grècecontinentale. Ce coin est l’une de nos étapes préférées en Grèce. Nous y avons passé beaucoup de soirées et de nuit. De notre point de vue, cette petite baie est un coin magique. Elle est trés appréciée par les navigateurs qui viennent y faire étape. Deux tavernes voisines et rivales au bord de la plage se disputent les touristes qui viennent dans ce bout du monde. Premier restaurant très triste. Le deuxième est plus dynamique. La patronne de ce dernier vient nous accueillir et veut absolument que nous stationnions sur son parking. Nous déclinons son offre et revenons à l’entrée de la plage. Nous réussissons à nous garer “les roues dans l’eau” pour picniquer et nous baigner. Après le déjeuner, petite promenade digestive jusqu’à la petite chapelle qui garde l’entrée de la baie.
Nous décidons de retourner à Pyrgos Dirou passer la nuit. Sur la côte est du Magne, moins majestueuse que celle de l’ouest, nous découvrons de jolies petites criques et de nombreux hameaux manifestement en cours de rénovation.
Nous retrouvons avec plaisir notre plage de Pyrgos Dirou. Nettement moins de campingcars que la veille. Température très douce le soir. Nous avons droit à un joli coucher de soleil.
Samedi 18 juin – Pyrgos Dirou – Plaka
Ce matin, nous avons la certitude que l’été grec a vraiment commencé. Grand ciel bleu, soleil généreux ! Les montagnes se sont couvertes d’un voile de brume de chaleur. On sent que l’anticyclone s’est installé pour un bon bout de temps. Un bulldozer est arrivé tôt pour nettoyer un peu la plage de galets. Un vrai travail de fourmis ! Nous nous arrêtons au marché d’Aeropoli pour quelques courses fraîches et nous prenons la route de Gythio.
En prenant la route de Gythio, nous quittons le Magne. Le paysage est doux et vallonné. Nous traversons Gythiosans nous arrêter. En effet, une déviation a été mise en place et nous interdit de rouler sur le bord de mer. A la sortie de la ville, nous trouvons un grand parking ombragé en bord de mer. La plage est reconnaissable à un vieux bateau tout rouillé échoué là depuis plusieurs années. Arrêt picnic et baignade. Il fait très chaud, mais nous trouvons un peu d’air à l’ombre des pins.
Vers 15h, nous repartons, direction Leonidio, de l’autre côté de la presqu’île de Monemvassia, sur le golfe de Nauplie. De Skala à Geraki, ce ne sont que des champs d’oliviers à perte de vue. A Geraki, la route monte doucement pour passer le massif de Parnonas. Nous atteignons le petit village de Kosmas, le point le plus haut du massif à 1 150 m d’altitude. Cette route demeure un mystère pour nous. En effet, tant du côté Gythio que de Leonidio, elle est très large, très bien entretenue bien qu’on soit dans la montagne. Elle est parfaitement praticable par les camions, bus et autres semi-remorques. Le problème vient du fait que la rue qui traverse Kosmas ne permet pas le passage de tels engins. Notre campingcar passe tout juste. Inutile de penser à se croiser : c’est chacun son tour. La route traverse la place du village, jolie avec ses platanes et ses terrasses de café et de restaurants. En contrebas de l’église, un parking pas très grand permet de stationner le temps d’aller se rafraîchir à l’ombre des arbres.
Nous reprenons la route vers Leonidio. Celle-ci, large et bien revêtue, descend doucement pendant quelques kilomètres. Puis tout-à-coup elle plonge en lacets et épingles à cheveux pendant une dizaine de kms. Tout en bas, nous empruntons un défilé superbe. Le lit du torrent est à sec et tapissé de lauriers roses. Les roches de chaque côté sont de toutes les couleurs. Nous nous garons sur un petit parking pour admirer le moni Elonis (monastère) bâti sous un surplomb de la montagne.
Nous traversons Leonidio et nous rendons directement à Plaka, où nous savons trouver une aire de stationnement pour ccars. Plaka est en fait la plage et le port de Leonidio. Nous y avons passé la nuit plusieurs fois le long de la plage. L’accès est maintenant impossible (barre de hauteur). Nous nous rendons à l’aire de stationnement, un immense parking asphalté en bordure de plage. Les sanitaires et l’équipement services sont rudimentaires, mais efficaces. Tarif : 5 € la nuit. C’est raisonnable. Et surtout à 50 m se trouve un joli petit port avec plein de restaurants et quelques boutiques. Deux campingcars (un grec et un français) sont déjà installés. Nous trouvons un petit coin sympa le long d’un jardin potager. Pas d’arbres, donc pas d’ombre … Le soir, nous nous offrons un resto sur le port. Les aubergines grillées sont extra, la moussaka et le vin du pays un peu moins. Mais il fait très doux. Et après les grosses chaleurs de la journée, la soirée est bien agréable.
Nous faisons les opérations techniques du ccar (vides et plein d’eau). Nous partons vers 11h après avoir échangé quelques infos avec nos voisins français d’une nuit. La route que nous prenons longe la mer jusqu’à Nauplie, située tout au fond de la baie. Vues magnifiques, mais peu d’aires de picnic. A Tirou, la plage de galets est superbe, mais impossible de se garer sur le front de mer. Finalement nous roulons jusqu’à Astros. Entre route et mer, nous trouvons une très chouette plage de sable avec un grand parking bien aménagé. Les arbres manquent un peu, mais le store du camion est très efficace à l’heure de midi. Arrêt picnic et baignade … Après-midi farniente et lecture …
En fin d’après-midi, nous partons vers Nauplie que nous traversons sans nous arrêter et arrivons à Karathona vers 19h30. Beaucoup de Grecs sont rentrés chez eux (nous sommes dimanche), et les possibilités de stationnement sont plus grandes. Karathona est la plage de Nauplie. Longue d’environ 2 kms, elle est bordée d’un bois d’eucalyptus et de pins. Nous trouvons tout de suite un coin sympa à peu près plat sous les arbres, loin des bars à musique. Nous nous installons. Bain, balade le long de la plage, repas sur notre terrasse. Température très douce, air tiède, pas de moustiques …
Toujours le beau temps. Nous décidons de séjourner quelques jours dans ce coin idyllique. Depuis plusieurs années, Karathona est une de nos étapes préférées. D’abord la plage, à 5 kms de Nauplie est un vrai bonheur : sable fin, eau tiède peu profonde, grands arbres à l’ombre généreuse. De nombreux Grecs y viennent faire la fête, tard dans la nuit : diner aux chandelles, barbecue, danses et chants … Plusieurs bars sur la plage assurent une certaine animation. Quelques tavernes, tout au bout de la plage, proposent de la cuisine grecque de qualité. La municipalité de Nauplie a fait un gros effort d’aménagement de stationnement et de circulation. Vraiment propre : plantation importante d’arbustes genre lauriers rose et blanc, palmiers … Sur le plan touristique, c’est un point de chute très pratique pour visiter les sites tels que le théâtre d’Epidaure, les villes de Mycène et de Corynthe, Nauplie, la presqu’île d’Argolide…etc… Bref, nous on aime !
Journée vraiment farniente. Le soir, nous dinons dans la dernière taverne tout au bout de la plage. Nous sommes les seuls clients à 21h. Le patron nous sert très gentiment : bifteki, petits souvlakis et blanc sec et frais (22€). Retour par la plage !
Mardi 21 juin – Karathona
Le premier jour de l’été sur le calendrier. Temps superbe ! 2ème journée de farniente. En fin d’après-midi, après les grosses chaleurs de la journée, nous allons à Nauplie faire quelques courses, mais surtout flaner dans la ville et sur le port. Cette ville est toujours très animée. Modernisée au fil des années, elle n’a rien perdu de son caractère méditerranéen fait de joie de vivre et de bonne humeur.
Nous partons visiter le site d’Epidaure. Comme nous ne pouvons pas laisser Vic le chien dans le camion lors des grandes chaleurs de la journée, nous optons pour la visite tôt le matin. Nous arrivons sur le grand parking à 8h45. Nous sommes pratiquement les premiers. Outre la chaleur à laquelle nous échappons, nous évitons le flot de touristes qui arrivent par bus à partir de 9h30. Nous avions envisagé de venir passer la nuit sur le parking du site. Nous avons finalement préféré passer la soirée et la nuit à Karathona : distance du site à 25 kms, soit 1/2 h de route.
Nous parcourons pendant 2 heures ce site magnifique (notre préféré avec Olympie). Nous passons un bon moment assis tout en haut des gradins du théâtre. Endroit magique ! Les couleurs du matin sont nettement moins flamboyantes que celles de l’après-midi, mais elles sont plus franches. Le mieux est de ne pas avoir à choisir et de voir les deux.
Nous visitons aussi le sanctuaire d’Esculapeet admirons le travail admirable des archéologues. Il semble que les avis soient partagés sur les travaux effectués sur le site. Des essais sont en cours pour relever certains bâtiments (temples en particulier). Les pierres manquantes sont remplacées par des pierres neuves taillées sur le site. Les visiteurs ont ainsi la possibilité, non plus d’imaginer, mais de voir la forme et la taille de ces constructions. A chacun ses goûts !! Nous, nous sommes plutôt pour !! (peut-être par manque d’imagination !).
Vers midi, nous retournons à Karathona où nous retrouvons notre place le long de la plage. Après-midi dans l’eau et allongés sur les chaises longues sous les eucalyptus.
Le soir nous retournons diner à notre restaurant favori du bout de la plage. Toujours peu de monde. Nous espérons qu’il y ait plus de monde lors du déjeuner. Le patron nous sert très gentiment : souvlaki partie avec “greek salad” arrosé d’un vin blanc sec bien frais (le tout pour 20€). Retour par la plage en cheminant les pieds dans l’eau.
Ce matin nous quittons Karathona et continuons notre balade estivale. Nous rejoignons Mycène, cité antique que nous n’avons pas vu depuis longtemps. Nous arrivons de bonne heure et trouvons un endroit ombragé pour Vic le chien.
La plupart des sites archéologiques grecs datent du 5 ou 6ème siècle avant JC. Mycène est datée du 15ème siècle. Il en reste peu de choses, mais suffisamment pour se faire une idée. Le site est en outre dans un paysage superbe. Nous nous baladons parmi les ruines pendant un bon moment.
Outre la porte des Lions, représentative d’une certaine architecture, Mycènes possède deux trésors auquels nous rendons visite : la tombe de Clytemnestreet celle d’Agamemnon, aussi appelée trésor des Atrides. La vie et les exploits des membres de cette famille pour le moins sanguinaire sont intéressants à connaître : les atrides. Les deux tombes sont en fait des caveaux de grande taille en forme de tumulus avec une porte monumentale.
Peu avant midi nous quittons le parking de Mycènes et prenons la route du nord vers Corynthe. Nous quittons la route principale direction Nemea. Nous traversons une région toute vallonnée et couverte essentiellement de vignes. La ville, plutôt le village de Nemea est connue pour avoir été le théâtre d’un des douze travaux du célèbre Hercule(voir votre guide préféré relatant l’histoire du lion de Némée). La ville ancienne que nous voulons voir est à quelques kilomètres avant le nouveau village moderne et comporte deux sites : le stade et le site archéologique. Après un picnic rapide sur le parking, nous rendons visite à ce petit stade qui connut son heure de gloire. Nous nous rendons ensuite au site principal. De taille modeste, il ne manque pas d’intérêt. Le musée voisin est de grande qualité.
Une aute spécialité de Néméa nous intéresse au plus haut point. Cette région viticole est connue pour la production de vins en majorité rouges de grande qualité. Nous souhaitons faire connaissance de ces cépages. La jeune femme qui tient la billeterie du site nous donne l’adresse d’un producteur, la société Παλιβος(Palivos). Nous traversons le village et trouvons les locaux du viticulteur. Les touristes ne se bousculent pas en cette période de l’année, et nous sommes reçus rapidement par une jeune femme très sympa et très compétente. Au bout de 3/4 d’heure nous connaissons tout de la société (13 ha de vignes quand même et export dans le monde entier), des traditions viticoles, des cépages … Bien entendu nous goûtons les vins, surtout les rouges, et sommes agréablement surpris de leurs qualités. Nous achetons quelques bouteilles en souvenir et en cadeaux.
Nous quittons Nemea en prenant “la route des vins”, surpris de trouver autant de vignes dans cette région régulièrement écrasée par la chaleur. Nous regardons trop le paysage et montons par erreur sur l’autoroute vers Corynthe. Impossible d’en sortir et nous nous trouvons à Assos sur le golfe de Corynthe. Aucun endroit pour s’arrêter picniquer. Finalement nous faisons un crochet par Loutra Eleni, un petit village plus au sud sur le bord de la mer. Beaucoup de vent sur le parking où le sable prend de plus en plus la place de l’herbe. Bain et picnic. Départ vers 14h direction Loutraki. Nous faisons un arrêt pour la photo traditionnelle du célèbre canal de Corynthe. En franchissant ce dernier, nous quittons le Péloponnèseet rejoignons la Grècecontinentale. A Loutraki, nous nous arrêtons un bref instant pour avoir un aperçu du front de mer. A Perachora, nous faisons le plein de fruits et légumes dans une boutique au bord de la route. Nous rejoignons ensuite le lac de Vouliagmeni. L’eau de ce dernier est salée, car il communique avec la mer par un étroit chenal. Non sans peine, nous trouvons une petite place pour stationner sur un grand parking au bord du lac, non loin de deux restaurants. Pas terrible, mais ça ira pour une nuit. Vers 20h , un grand coup de vent, puis retour au calme.